Au niveau de la fréquentation, c'est en Singine qu'on a relevé la plus grande affluence (1652 tireurs: 1309 au fusil et 343 au pistolet). Dans l'ordre, les chiffres suivants ont été enregistrés dans les autres districts: Lac (1100: 849/251), Gruyère (1021: 712/309), Broye (754: 589/165), Sarine (734: 462/272), Glâne (540: 348/192) et Veveyse (363: 211/152).
Sur le plan individuel, on a relevé un maximum de 72 points au fusil et deux maxima de 180 points au pistolet. A l'arme longue, les Singinois ont trusté les premiers rangs. Le titre cantonal de roi du tir revient à l'agriculteur de St-Ours Héribert Andrey qui n'est pas sorti du quatre. Il a devancé la meilleure dame Franziska Bielmann-Buchs de Dirlaret, ainsi que René Buntschu de St-Sylvestre et son jeune collègue de société Sven Riedo, d'une unité. Au pistolet, souvent bien placée, la policière Tamara Bingisser (Pellet avant son mariage) de Schmitten-Flamatt s'est révélée la meilleure dame avec ses 180 points (18x10). Elle doit cependant laisser le titre cantonal de roi du tir à cause du critère de l'âge à Bertrand Privet de la société de Bulle-Grevîre.
Du côté de la relève, il sied de mettre en évidence les 176 points de Nathan Jaquet (Bulle) à l'arme de poing et du duo Anthony Beaud (Haut-Intyamon) et Yanik Baeriswyl (St-Ours) qui ont réalisé 68 points avec le fusil d'assaut 909 à 300 mètres.
La société de St-Ours bat au rythme du tir
Le week-end dernier s'est déroulé le Tir en campagne: 6164 tireurs Fribourgeoises et Fribourgeois y ont participé. Trois résultats idéaux ont été relevés : deux au pistolet (180 points) par le Gruérien Bertrand Privet et la Singinoise Tamara Bingisser et un au fusil par Héribert Andrey (St-Ours).
Vêtu d'une chemise bariolée sur fond bleu et juché sur une scène accrochée et surélevée devant un tracteur, Héribert Andrey a vécu dimanche en début de soirée un moment historique. N'est-il pas l'un des dix-huit Helvètes et le seul Fribourgeois à avoir réussi le total maximum de 72 points au fusil d'ordonnance à 300 mètres ? Transporté ainsi dans la halle des fêtes d'Alterswil après avoir longé deux rangs de sonneurs de cloches, le roi cantonal du Tir en campagne 2022 a été ovationné par ses pairs et le public singinois présent. C'est là que nous l'avons rencontré, juste avant la proclamation des résultats.
«C'est la troisième fois que je suis roi du tir, mais c'est la première fois que je le fête avec le maximum de 72 points. Je ne peux pas cacher une certaine fierté.» Marié, père de trois enfants et âgé de 66 ans, cet agriculteur à la retraite n'est pas un inconnu. «J'appartiens aux meilleurs matcheurs du canton et à une société (ndlr. St-Ours) qui se distingue plus souvent qu'à son tour dans les compétitions cantonales et nationales s'effectuant aux armes d'ordonnances». Héribert Andrey a d'autant plus de mérite que sa performance a été réussie avec un fusil d'assaut 57 et qu'il a déjà étrenné il y a peu un titre de championnat fribourgeois de groupes dans cette catégorie avec notamment Pascal Chambettaz, une autre figure marquante de la société et du canton et à l'occasion notre interprète.
«Le tir, c'est quelque chose à St-Ours. Comme le Tir en campagne, il tient un rôle de rassembleur. On côtoie des gens d'âges et d'horizons sociaux différents. Pas ou peu d'autres sports permettent ceci. Mais, comme en toute chose bien sûr, obtenir des résultats ne s'improvise pas. Il faut s'entraîner. Avec mes amis, on le fait deux fois par semaine. C'est le plaisir qui prime et le goût qu'on a pour ce sport. J'ai eu d'autant plus de satisfaction que j'ai décroché ce résultat idéal en ayant à mes côtés dans la série Sven Riedo (23 ans) et son père Otto qui se sont également mis en évidence: 71 points pour l'un et 70 pour l'autre. La joie était donc communicative». Au fait, comment Héribert Andrey a-t-il vécu son concours. Pascal Chambettaz s'est chargé de nous l'expliquer. «Héribert est quelqu'un de consciencieux. Avant de se produire, il analyse les conditions. Il a dès lors tiré vendredi soir à 20 heures. En place, c'est un métronome». Et Héribert Andrey d'ajouter: «Je suis calme et pour chaque coup c'est le même rituel». En fait, c'est qu'on appelle l'expérience. Et, dès le concours terminé, il cède facilement à la convivialité comme on a pu l'observer et qu'apprécie ses copains de St-Ours autour d'une pinte de bière. (Jean Ansermet)